Mégaprojets : le futur est-il déjà là? Mahdia Une mégapole de demain ? • La ville de
Mahdia a-t-elle les atouts nécessaires pour devenir, un jour, une mégapole d’importance et sortir de sa position de péninsule étroite et enclavée ?
A l’origine, la ville de
Mahdia se limitait à ce bras de terre tendu dans la mer, ce qui correspondait à l’ancienne Médina communément dénommée «Borj Erras»:
La Sebkha de Mahdia servira à l'émergence d'une autre ville une cité antique au charme unique, encore debout, défiant le temps, subissant les assauts répétés des vagues et l’effet corrosif de l’humidité envahissante. Mais ses propres habitants sont toujours là, cramponnés à leur cité, fidèles à leurs logements séculaires qu’ils s’acharnent à retaper sans cesse et à améliorer autant que possible.
N’empêche, d’autres cités ont vu le jour à
Mahdia : «Borj Arif», «Les Baux de
Mahdia», «La petite ceinture», «La grande ceinture», «Ezzahra», «La cité des roses» (qui, soit dit en passant, n’a jamais porté son nom) et l’on en oublie… Cela pour dire que la ville de
Mahdia continue à étendre ses tentacules, bouffant sans cesse des vergers naguère verdoyants et productifs, voire une large partie de l’oliveraie… extension excessive oblige. Une frénésie de construction s’est emparée de tous ceux qui ont élu domicile à
Mahdia. Et la demande en terrains constructibles se fait encore plus pressante, en dépit des prix vertigineux des lots offerts. Pour l’heure, l’on est de plus en plus persuadé que l’empiètement sur les terres agricoles doit impérativement cesser. D’où le dilemme : d’une part,
Mahdia doit s’agrandir pour répondre à son statut indéniable et multiforme, chef-lieu de gouvernorat, pôle touristique, pôle universitaire, destination privilégiée et port de pêche d’envergure ; et d’autre part, contrôler l’extension géographique des zones à construire et à aménager.
Bref, l’on s’accorde à dire que
Mahdia n’est plus ce port tranquille de naguère, où tout le monde connaissait tout le monde. Et face aux situations nouvelles, la ville doit trouver des solutions nouvelles. Et en tout cas, les solutions de facilité (comme le cas de la cité «Borj Arif») ne sont plus de mise et doivent être bannies.
Un projet grandiose en gestation C’est un projet présidentiel qui nécessite une enveloppe de 80 millions de dinars pour son achèvement et consistant en l’aménagement et la volarisation de la sebkha (lagune) de Ben Gheyadha à
Mahdia. Il vise en premier lieu à assurer une amélioration notable de la qualité de la vie des riverains tout en préservant l’écosystème de la région.
Située à un jet de pierre du centre-ville de
Mahdia et à une distance ne dépassant pas 150 mètres de la mer, la sebkha en question est un prolongement naturel du milieu marin. De ce fait, son aménagement va permettre à la ville de drainer un très grand nombre d’activités socioéconomiques, sans parler de l’impact heureux sur l’écologie en général.
Pour ce faire, l’on a pris en considération le fait que la dite sebkha doit toujours assurer son rôle naturel en tant que régulateur des eaux pluviales et en tant que gestionnaire des eaux de ruissellement pour éviter d’éventuelles inondations.
Ainsi, une fois aménagée, la sebkha sera intégrée dans l’environnement urbanistique immédiat en vue d’une exploitation judicieuse tant sur le plan touristique et de loisirs que sur le plan habitat et constructions.
Il suffit de rappeler que cette sebkha occupe une étendue de l’ordre de 142,3 ha qui vont être répartis comme suit :
• Etendue d’eau 26,4 ha
• Zones vertes 30,4 ha
• Routes 27,6 ha
• Activités diverses 19,5 ha
• Zone touristique 19,4 ha
• Habitat 19 ha
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• Total 142,3 ha
Ainsi, et compte tenu de l’envergure du projet, deux phases ont été nécessaires :
A) Le réglement foncier (en voie d’achèvement)
B) Eradiquer les sources de pollution. Ainsi, l’on va procéder au dragage du bassin de la sebkha. L’aménagement des rives va permettre l’exécution des axes routiers et la conception des zones vertes et des autres parties à exploiter.
C’est dire que la ville de
Mahdia est appelée à avoir d’autres dimensions, d’autres perspectives et s’apprête donc à dépasser son cadre limité, dicté par sa position géographique (étroite péninsule enclavée), pour rejoindre le peloton des mégapoles de demain. Et qui vivra verra.
Article de la presse
source : http://www.lapresse.tn/index.php?opt=15&categ=20&news=36152