Ce n'est pas ce qu'il y a de plus beau
«Les Baux de Mahdia», dont l'homophonie peut donner lieu à une autre interprétation, correspondent à cette vaste étendue de terre située à un jet de pierre de la zone touristique et aux abords de la faculté de Gestion et de l'Iset.
Toute cette étendue est, pour l'heure, parsemée de villas de maître, toutes aussi cossues les unes que les autres. Mais certaines d'entre elles ont perdu de leur élégance, à force de surcharges ornementales qui frise le mauvais goût. D'aucuns semblent ignorer que la beauté réside dans la simplicité. Mais cette cité supposée privilégiée n'a rien de chic : ses routes ne sont pas encore bitumées et il n'est pas conseillé d'y circuler en voiture. Quant à l'éclairage public, il est loin d'être généralisé dans les diverses rues et ruelles. Les habitants ont dû côtiser pour être reliés à l'Onas, mais des efforts supplémentaires sont souhaités.
Calme imperturbable
Les logements semblent inhabités : les stores sont tirés en permanence et aucun signe de vie ne semble prouver le contraire. Les gens ont tendance à être moins communicatifs que ceux de la cité Borj Arif grouillant de vie. En effet, la plupart des propriétaires sont essaimés ailleurs (à Tunis) et ne reviennent au bercail qu'une fois l'été venu. Et n'eût été le crissement des poulies dans certains chantiers et les interpellations des ouvriers au travail, l'on se croirait dans une cité fantôme.
Des terrains vagues, ici et là, ont vite pris l'allure d'un dépotoir. Les trottoirs sont loin d'être achevés et certains propriétaires rechignent à consentir le moindre effort pour assurer un plus à l'environnement immédiat de leurs logements luxueux. Vous aurez beau circuler et emprunter les diverses rues, vous n'aurez aucune chance de voir le moindre carré de verdure. Ce qui est en dehors du jardin particulier ne semble pas intéresser outre mesure les propriétaires. Aucune initiative n'est perceptible en dehors du cocon douillet. Pourtant, il est plus que temps d'agir, pour avoir, dans les meilleurs délais, des arbres élancés, un environnement sain, des trottoirs bien aménagés... et une cité où il fait réellement bon vivre. N'est-ce pas ?
En attendant Godot...
La municipalité des lieux, à défaut de faire face aux exigences de l'infrastructure souhaitée (bitumage des rues aux Baux de Mahdia, à l'éclairage approprié des endroits les plus sombres, faute de moyens sans doute), peut aider à mettre en place des comités de quartier entreprenants qui, avec l'aide précieuse et impérative des résidents, sauront améliorer le sort de cette cité qui semble fasciner le premier venu, mais dont la réalité est tout autre.
La participation de tous est le seul recours à même d'embellir cette vaste cité. Et pour ce faire, il faudra s'entendre et se départir de cette attente interminable et somme toute inutile : la mise à contribution de tous les efforts est l'unique solution.
source : la presse